Page d’histoire

Depuis le 12 juillet 1904, jour de la notification officielle faite aux frères du pensionnat « Aux Lazaristes » de la suppression de leur congrégation en France et de leur expulsion d’une maison où ils enseignaient depuis 60 ans, bien des dévouements s’étaient groupés pour sauver l’établissement d’une ruine définitive.

Depuis le 29 juin une société civile dans laquelle dominait les anciens élèves, les parents d’élèves et les catholiques courageux avait racheté par devant maître BERGER, les immeubles appartenant au pensionnat.

Aussi à la distribution des prix du 25 juillet, Frère ALBERT-MARIE, directeur, après les adieux que l’on devine faits en son nom et au nom des 76 Frères, ses auxiliaires, aux 842 élèves et à leurs familles put-il dans sa douleur annoncer que le pensionnat, malgré la persécution, continuerait. Un homme généreux, M. BESSE, agrégé, maître éminent et très apprécié du lycée du parc, acceptait de renoncer aux délices d’une retraite bien méritée et mettait au service de la cause catholique son prestige et son intelligent dévouement. Jusqu’en 1911, il sera le pilote sagace qui conduira l’esquif, le mettant à l’abri des tempêtes de l’heure. Le pensionnat aux Lazaristes ne connaîtra pas les procès et les querelles qui troublèrent alors tant d’écoles.

De 1904 à 1937 M. BRELAT rejoindra l’établissement, tour à tour inspecteur, censeur et directeur, à ses côtés M. CHANTELOT, l’homme complémentaire dont les qualités de choix assureront pendant 39 ans ordre, travail, bon esprit dans les classe des grands.

Voilà l’équipe qui en 1906 est à la tête du pensionnat. Un directeur prestigieux et depuis leur nomination en juillet, M. BRELAT censeur, M. CHANTELOT inspecteur. Les deux premiers présideront aux destinées de la maison, M. BESSE se cantonant de plus en plus dans son rôle de conseiller. Hommes complémentaires, les idées créatrices de l’un se doubleront du constant souci des détails de l’autre. 33 ans durant, les mêmes tâches animées par ces 2 chefs , assureront au collège prestige, rayonnement et succès constants.

Tous deux exigeront et obtiendront beaucoup. Clairvoyants, il seront doter la maison des perfectionnements indispensables sans négliger les adaptations qu’imposaient les circonstances : achat de la propriété Bernardin, de l’immeuble abritant le bar ECAM, construction des douches, des chambres Sogno, du réfectoire et classes occupées par les arts ; couronnement des études assuré par l’adjonction des cours de Mathématiques Spéciales dits courts Sogno, préparant aux grandes écoles ; formation chrétienne profonde confirmée par le grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses ; succès brillants à tous les examens officiels. Tant de réalisations prouvent et la valeur des chefs et l’excellence de leurs méthodes d’éducation.

N’était-ce pas justice d’évoquer la tâche admirable de ces guides, et le respect marqué par l’amicale des anciens élèves en mettant à une place d’honneur au grand parloir du pensionnat l’effigie de M. BRELAT, directeur de 1906 à 1937.