Inauguration du chalet et de l’impasse Max et la Louche le 18 septembre 1998

Max1.jpgDiscours de Max :

Bien chers amis,

Heureux de me trouver parmi vous, sans tableau noir et sans blouse bleue ; heureux de constater que nos faibles différences d’âge s’amenuisent avec les ans, notion plus psychologique que mathématique ! Rassurez-vous il ne s’agit pas d’une ultime leçon de maths.

Pourquoi cette invitation à laquelle je suis très sensible? Il me revient en mémoire une boutade d’un contemporain à propos de la légion d’honneur : « Il ne suffit pas de la refuser, il faut encore ne pas la mériter ». Cette invitation n’est pas méritée, fallait-il la refuser ? Je ne pense pas car je suis sidéré par votre cohésion, votre amitié après tant d’années, pour une période somme toute assez courte, passés ensemble « Aux Lazos ». Léonard de Vinci écrivait : « Quand l’esprit meurt c’est le vide qui se crée. » Je dirait quand l’amitié meurt c’est le vide de la vie ! Merci de me permettre un instant de vie.

Le rayonnement français au Canada ne se termine pas dans une impasse, les deux noms associés au fronton de cette demeure ne sont pas nominatifs, ils représentent une idée ou une conception de la vie. Les préceptes rigoureux de « Monseigneur DAYET » ont rythmé votre enfance. Le Larousse a admis dans sa nouvelle mouture cette année la locution « servir à la louche ». Il s’agit du côté un peu excessif d’un cérémonial dépassé, mais aussi d’un engagement entier et viscéral de ses convictions et de son engagement. Je pense que ce chalet représente amplement vos engagements personnels. Max, diminutif de maximum n’est pas un être immatériel mais bien un personnage sur le déclin qui s’imagine encore être le plus grand, le plus exigeant et le plus … exaspérant des enseignants. Il est donc judicieusement associé à la Louche. Le démesure de toute cette réalisation à laquelle vous êtes tous attachés atteste la même conviction, la même ferveur et la même foi que tout ce que l’on fait avec amour et passion, un peu comme ma mission d’enseignant. Enfin « last but not least », l’absence regrettée du Frère Théodore, ciment indestructible du collège est un petit nuage sombre dans une euphorie totale.

Longue vie à notre groupe, je pense aux présents mais aussi aux disparus, à tous ceux qui sont associés effectivement par l’esprit à cette réalisation.

Cette journée est une belle journée. Pourvu que « çà dure » dirait la mère Buonaparte !

Merci à tous.

Max LESSER, le 18 septembre 1998